Paris-Roubaix 2023 : van der Poel, le haut du pavé, le résumé de la course

18:00 - Van der Poel, nouveau roi du Nord, le résumé de la course

Le rictus de douleur et d'effort qui barrait son visage il y a encore quelques instants s'est estompé. En pénétrant dans le Vélodrome de Roubaix, sous le soleil du printemps, Mathieu van der Poel a abandonné derrière lui la souffrance pour se laisser porter sur la mythique piste nordiste. Un tour et demi pour savourer son chef d'oeuvre, une course comme dans un rêve où il aura tout contrôlé, tout décidé. Dans le dernier, il prit sa tête qui dodelinait d'incrédulité avant de serrer les poings et de lever les bras. Dans son dos, comme en toile de fond, Jasper Philipsen tout sourire et surtout Wout van Aert se retrouvaient figer pour l'éternité dans l'ombre de l'insatiable Néerlandais. Un ultime affront pour le leader de la Jumbo-Visma qui avait vu la chance choisir son éternel rival un peu plus tôt au plus fort de la bataille.

Tout s'était joué sur un coup du destin, dans ce Carrefour de l'Arbre, qu'il serait de bon aloi de renommer le Carrefour des destinées tant il bouleverse les carrières. Paris-Roubaix est une affaire de force mais aussi et surtout de chance. Celle qui a accompagné Mathieu van der Poel, lui faisant éviter la chute quand il se retrouva épaule contre épaule avec John Degenkolb, qui tentait de revenir sur le pavé et finit sur les fesses dans l'herbe, perdant tout espoir d'ajouter un second pavé dans son armoire à trophée après 2015. Le leader d'Alpecin-Deceuninck revint alors sur Wout van Aert, qui au même moment, avait accéléré de l'autre côté de la chaussée. On pensait lors les deux hommes partis pour se livrer un duel d'anthologie, réminiscence de leur passé de cyclo-cross et du Tour des Flandres 2020. C'était sans compter sur la chance qui avait décidé de ne pas escorter plus loin le natif d'Harentals. Sa roue arrière creva et souffla avec elle son rêve. En l'espace d'un instant, il venait de disparaître dans les volutes de poussières, condamné par les pavés du Nord à l'enfer des poursuivants. Il restait alors 15 kilomètres et plus personne ne reverrait le Néerlandais.

En l'absence de Tadej Pogacar, lui aussi touché par la grâce, Mathieu van der Poel a confirmé qu'il était bien l'homme le plus fort quand il s'agit de course d'un jour. Contrairement à la semaine passée où, finassant à l'arrière du peloton, il s'était laissé piéger lors d'une bordure et avait dû s'employer pour revenir dans le coup avant de tomber sous les coups du Slovène, monté sur coussins d'air, le petit-fils de Raymond Poulidor n'a jamais semblé en difficulté entre Compiègne et Roubaix. Toujours placé à l'avant, il était idéalement placé quand les choses sérieuses ont commencé à 100 kilomètres de l'arrivée. Dans le secteur d'Haveluy à Wallers, van Aert et Laporte avaient décidé de déclencher les hostilités, autant pour anticiper la Trouée d'Arenberg, où van Baarle allait tout perdre en chutant lourdant avec Asgreen, que pour tester leurs rivaux. Van der Poel réagit immédiatement, puis Küng et Degenkolb firent l'effort avant que Pedersen ne les rejoigne. A la sortie de la mythique forêt, les meilleurs étaient à l'avant et allaient pouvoir s'expliquer. Sans Laporte toutefois, sorti du jeu par une roue arrière à plat.

Renforcé par l'apport de Vermeersch et surtout Philipsen, van der Poel était le seul à posséder des coéquipiers et s'en servit à merveille. Les Alpecin-Deceuninck roulaient ne laissant aucune ouverture et à Mons-en-Pévèle, le taulier se chargea de faire sauter tout le monde. Une fois, deux fois, trois fois, il plaça ses banderilles, sans parvenir à faire la différence. Tout le monde se tint alors tranquille, de peur d'être contré ou incapable de bouger, à l'image de Ganna et Küng jusqu'à ce fameux Carrefour poussiéreux et bruyant. Le destin choisit alors son camp, celui du plus fort. Si le hasard a sa part dans la réussite, la chance se force. En ce début de saison, rien ne peut faire dérailler le natif de Kapellen, sinon le nouveau glouton du peloton qui trop léger avait préféré les vacances aux pavés tricolores. En équilibriste, frôlant la chute par deux fois, il résista à la furie d'un van Aert blessé dans son orgueil et qui sera cloué au pilori par un Philipsen bien plus saignant que lui, et fila jusqu'à l'arrivée, comme il le fit à San Remo au bout d'une descente remarquable du Poggio. De là-haut, l'idole de la France des années 1960 devait sourire du nouvel exploit de son petit prodige, autant que ce dernier devait penser à son illustre aîné et son père Adrie, qui avait échoué d'un rien en 1986 sur ce même vélodrome, battu pas Sean Kelly et Rudy Daehnens. Après la Riviera italienne et les monts tortueux de Flandres, van der Poel étend son royaume et se pose en Monument des Classiques. L'enfer du Nord est devenu son paradis.

16:55 - Van der Poel remporte Paris-Roubaix !

En solitaire, au bout d'une course qu'il aura maîtrisée de bout en bout, faisant exploser à lui seul toute la concurrence, Mathieu van der Poel enlève Paris-Roubaix et inscrit son nom un peu plus dans la légende du cyclisme.

16:54 - Van der Poel dans le vélodrome

Van der Poel débouche seul dans le vélodrome de Roubaix et va pouvoir profiter de ce dernier kilomètre.

16:37 - Van Aert a crevé !

Coup du sort pour van Aert ! Alors qu'il avait attaqué pendant que Degenkolb s'accrochait avec van der Poel, le Belge de la Jumbo-Visma crève de la roue arrière et ne peut tenir le rythme du Néerlandais qui file seul à 15 kilomètres de l'arrivée.

16:36 - Le duel au sommet est lancé

Van der Poel et van Aert sont seuls en tête. Ils ont fait la décision à la pédale.

16:35 - Degenkolb provoque la chute

Sur le bas côté, Degenkolb a ouvert la porte où vand er Poel veut s'infiltrer. L'Allemand veut fermer et après avoir heurté l'épaule du Néerlandais s'effondre. van Aert part sur la gauche.